samedi 25 octobre 2014

La "cabane au fond du jardin" de Vouvray

Non, Francis Cabrel ne vient pas habiter dans le bourg. Mais, l'expression a bien été utilisée pour qualifier une maison située au 20 bis rue des écoles et que la municipalité a décidé de vendre. Ce terme de cabane a été employé lors du dernier conseil par M. Dominique Daillet, de l'opposition, lorsqu'il a voulu justifier pourquoi l'ancienne équipe a laissé en déshérence une habitation qui avait été achetée en 2008 en vue de faire du logement social.

Retour sur un épisode assez rocambolesque et qui a enflammé le dernier conseil municipal.

L'ordre du jour de la séance du 23 octobre appelait donc un vote sur la vente d'une maison estimée à 120 000 € par les domaines. Un acquéreur en propose 110 000 €. C'est en apparence un deal assez honnête.


En conseil, il nous a été expliqué que ce sujet avait été évoqué deux fois en commission d'urbanisme. Rappel des faits : la maison (N° 92 sur le plan) avait été estimée à 150 000 € par les domaines en 2008, mais achetée à... 175 000 € par la mairie (178 113,56 € frais de notaire inclus). Une maison qui, depuis, s'est beaucoup dégradée (fissures en façade, toiture dégradée). Malgré la perte de près de 70 000 €, par rapport au prix d'achat initial, Mme le maire propose de vendre.

C'est à ce moment là que M. Daillet prend la parole pour expliquer qu'après l'achat, l'équipe d'alors avait décidé de donner la priorité à des travaux dans tout le bourg pour un montant de 3 millions d'euros. "Quand il y a le feu à toutes les maisons, on oublie un peu la cabane au fond du jardin", explique-t-il. Le conseiller municipal affirme que l'état de cette maison n'est pas "si catastrophique". Un point de vue contredit par plusieurs personnes, y compris M. Patrick Aulagnier, qui reconnaîtra que "ce n'est pas un cadeau" pour l'acheteur, en raison d'une "dégradation avancée" et des risques liés à l'amiante.

Dans la mesure où la rénover coûterait cher (entre 130 et 150 000 €), la rentabilité est loin d'être garantie en location HLM avec un loyer qui ne saurait excéder 370 € par mois. A ce rythme là, il faudrait en effet une trentaine d'années. "Il faut arrêter l'hémorragie", déclare pour sa part M. Jean Mathiot, l'un des adjoints.

Au cours du débat, M. Daillet a tenté de faire valoir un autre point de vue, qui était de vendre au moins la maison avec la parcelle attenante (N° 91 sur le cadastre). Une parcelle de 280 m2 dont il était question d'ailleurs juste après sur l'ordre du jour du conseil. Le conseiller d'opposition a alors expliqué qu'il s'agissait d'une parcelle rare et que la volonté était de faire une continuité entre la rue des écoles et la rue Victor Hérault dans une logique d'architecture et d'esthétisme. Un argument qui lui vaudra une réponse cinglante de Mme Pineau, qui fait alors référence à la "laideur" du bâtiment de Nexity aménagé dans le même secteur sous la précédente mandature.

Résultat des courses : le vote est acquis pour vendre la maison.

Le cas de la parcelle est évoqué juste après. Elle avait été achetée également en 2008 pour 69 000 € (avec à l'époque une maison, "atypique" et tellement penchée qu'il a fallu la détruire) et une autre personne s'en porte acquéreur pour 8 000 €, alors que l'estimation des domaines est de 19 600 €. Là encore, la dégradation du site nécessiterait d'importants frais (60 000 €) pour consolider un mur qui menace de s'écrouler. Le vote a permis également de valider la vente de la parcelle.

Jeudi soir, c'était non seulement la "cabane au fond du jardin", mais - comme dirait Laurent Gerra - il y avait aussi "les cailloux". Des cailloux dans la chaussure de l'ancienne équipe municipale qui se voit reprocher de ne pas avoir eu une "bonne gestion".

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