lundi 29 janvier 2018

La subvention pour l'office de tourisme remise sur le tapis (seconde partie)

Après le conseil de TEV, c'est dans le cadre du conseil municipal de Vouvray qu'il a de nouveau été question de la subvention pour l'association Au Pays du Vouvray.

De ce côté-ci de la Loire, c'est le conseiller d'opposition Dominique Daillet qui a évoqué la fameuse lettre ouverte aux élus de TEV, à laquelle je faisais référence dans un précédent post. Après en avoir pris connaissance, il a déclaré : "je suis tombé de ma chaise". Il a donc demandé des explications à Gérard Serer car, "sauf à remettre en cause la parole de M. Baudard de Fontaine, le dossier n'a pas été présenté de façon correcte à TEV, ce qui a eu pour effet de ramener la subvention à une valeur ridicule".


"C'est très simple", a commencé alors à répondre le premier adjoint de la mairie de Vouvray, qui est par ailleurs Vice-Président à TEV et Président du nouvel EPIC* : "les éléments financiers étaient incomplets, avec aucune indication de solde en banque", en précisant les avoir reçus par mail le jour du vote à 16 h. Et d'ajouter : "depuis 4 mois, M. Baudard refuse de transmettre des documents".

Devant l'insistance de M. Daillet, qui lui rappelait les faits évoqués dans la lettre envoyée aux élus de TEV, M. Serer a alors enchaîné : "c'est vrai qu'il y a eu des échanges, mais avant son courrier demandant un rendez-vous avec le Président Dourthe, M. Baudard n'avait rien demandé". Le 1er adjoint a aussi rapporté une réunion qui s'est tenue à Vernou, en présence de Pascale Devallée, au cours de laquelle "il nous a envoyé promener", ajoutant : "on est face à quelqu'un de fermé".

Les échanges se sont poursuivis, un peu à la façon d'un match de ping-pong.

A une remarque de M. Daillet, qui évoquait - en s'appuyant sur la lettre - des difficultés financières pour régler les charges, et citant "un trou de 15 000 euros en caisse", le ton est devenu plus agressif. "Comment le savez-vous ?", a rugi Mme Pineau, qui a ajouté : "on n'a eu aucun compte". "C'est faux, vous n'avez aucune preuve", a renchéri M. Serer. La maire de Vouvray, qui a donc confirmé au passage qu'elle avait bien assisté à un conseil d'administration avant le vote du 20 décembre, a évoqué le fait que l'association avait un "trésor de guerre", provenant de la cotisation de ses adhérents.

"C'est votre parole contre la sienne, je suis choqué" a rétorqué M. Daillet. Et d'ajouter : "votre gestion du dossier est catastrophique".

"Nous n'avions pas les éléments, a réagi M. Serer. Dans un style très Macronien, il a alors déclaré que M. Baudard racontait des "carabistouilles"**. "Vous traitez M. Baudard de menteur ?", interroge alors M. Daillet. "Moi, je le dis", confirme alors M. Serer. Il évoque ensuite des propos "diffamants" et "un procès d'intention".

Le conseiller d'opposition déclare alors que "les élus de TEV votent par délégation et que c'est dans l'intérêt des vouvrillons", il n'y a donc pas à avoir de "secrets" et il faut "rendre des comptes". Ce à quoi Mme Pineau a répondu que le conseiller cherchait "la moindre faille" pour critiquer et qu'il aurait pu assister au conseil de TEV où des explications avaient déjà été apportées.

Dominique Daillet a évoqué aussi l'installation de nouvelles serrures à l'office de tourisme de Vouvray, "sans prévenir M. Baudard". Sur ce dernier point, le conseiller d'opposition avait tort. M. Serer a bien dit que le Président de l'association avait été prévenu par écrit. Ce qu'il ne conteste d'ailleurs nullement. Vouvray Inside avait bien précisé ce point. Le premier adjoint de Vouvray a justifié cette décision par le fait que "M. Baudard voulait récupérer des affaires sans prévenir". "On a qu'à lui donner les clés de la mairie aussi", a dit Mme Pineau.

A propos de la mairie, Mme le maire a indiqué qu'elle ne souhaitait pas que l'association Au Pays du Vouvray y domicile son siège.

M. Baudard de Fontaine, qui n'assistait pas à la séance et qui a pris entre-temps connaissance de ces propos, tient à apporter quelques précisions.

"Quand Gérard Serer dit au conseil municipal qu'avant ma demande de rendez-vous avec le président Dourthe, je n'avais rien demandé, il omet de préciser que j'ai bien transmis les comptes établis au 31.08.2017, conformément à la convention d'objectif signée avec la TEV, le 29 septembre en demandant le solde de la subvention prévue - soit 33 020 euros pour le 15 octobre- et que j'ai relancé la TEV par 3 courriers".

 "Je ne vois pourquoi Brigitte Pineau a dit au conseil municipal : "on a eu aucun compte", alors même que M. Serer a finalement dû reconnaître, lors du conseil communautaire du 25 janvier, en sa présence et 2 heures avant le conseil municipal, avoir reçu les comptes de l'association  au 31.08".

Concernant la réunion à Vernou : "A la réunion du 8 décembre à laquelle fait allusion M. Serer, je suis venu avec l'ensemble des documents demandés pour permettre le transfert des salariées et des contrats à l'EPIC pour le 1er janvier. Un exemplaire était pour M. Serer et un autre pour Mme Devallée, conseillère départementale, qui a dit ne pas en avoir l'utilité. A cette même réunion, j'ai indiqué nos difficultés financières et que je serai sans doute obligé de payer les salaires avec mes fonds personnels. Ce à quoi M. Serer m'a répondu: "je vous l'interdis".

Pour le changement de serrures : "  Nous sommes passés avec M. Giret, le trésorier de l'association au bureau de l'office de tourisme le mercredi 10 janvier et nous avons déposé la liste provisoire des biens appartenant à l'association que nous voulions conserver, la liste des biens de l'association que nous donnions à l'office de Tourisme et la liste des biens que nous considérons comme relevant de la gestion de l'office de tourisme. Le lendemain, je recevais un mail m'indiquant un changement d'accès au bureau".

Maintenant que tout ceci est sur la table, M. Baudard souhaite "que l'on arrête la polémique" et que l'on "puisse solder sereinement les comptes par rapport à la gestion de l'office de tourisme".

Pour autant, l'association n'accepte pas "un hold-up de la part de TEV", qui "voudrait assécher les comptes" et les ramener à zéro. Contrairement à ce que pense Mme Pineau, qui s'indignait "qu'une association puisse faire des bénéfices", ce n'est pas interdit par la loi. Les associations de type loi 1901, bien qu'à but non lucratif, ont tout à fait le droit de renforcer leurs fonds et de constituer des réserves qui serviront à développer l’activité, surtout en l'absence de subventions publiques.

Au final, le Président de l'association Au Pays du Vouvray regrette une "gestion politique" du dossier.

*L'établissement intercommunal lié à TEV qui chapeaute désormais les offices de tourisme de Montlouis et Vouvray.
**Ce terme peu usité désigne, selon le Larousse, une personne qu raconte des fariboles. Elle est plus utilisée en Belgique.

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